La tuberculose bovine a été détectée dans plusieurs cheptels bovins du Calvados. Il n'en fallait pas plus pour que les chasseurs et certains éleveurs accusent, sans preuve, le Blaireau !
Il est bon de rappeler que :
- La France est considérée comme “indemne de tuberculose bovine” depuis 2001, ce qui veut dire que moins de 0,1% des élevages sont touchés par cette maladie. En 2020, ce sont 0,06% des troupeaux qui ont été touchés (soit 1 élevage sur 1666 !). Au milieu des années 1950, c’était 25% des élevages qui étaient touchés ! C'est donc une maladie rare.
- En France, contrairement par exemple au Royaume-Uni, le Blaireau ne constitue pas un réservoir de la maladie. Les rares blaireaux français porteurs de tuberculose bovine ont été trouvés à proximité d’exploitations bovines infectées. Ce sont les bovins qui ont contaminé les blaireaux, pas l'inverse. Les mesures mises en place par les services de l'Etat ont permis de ne pas laisser la maladie se propager chez la faune sauvage.
- D'autres espèces sauvages que le blaireau peuvent être touchées par la tuberculose bovine et notamment le Cerf et le Sanglier. D'ailleurs, au début des années 2000, ce sont ces deux espèces qui ont constitués un “réservoir” de la maladie en forêt de Brotonne (Normandie). Le blaireau n'était pas concerné. En Corse, des élevages sont aussi touchés par la maladie, alors qu'il n'y a pas de blaireau sur l'ile.
S'il ne faut pas négliger cette maladie et ses conséquences, c'est un sujet complexe et ce n'est certainement pas en tenant des raisonnements simplistes et en prenant le Blaireau comme Bouc émissaire que le problème de la tuberculose pourra être résolu !
Nous venons de publier quelques données "inédites" sur les heures de sortie des blaireaux de leurs terriers au cours de l'année dans le Bulletin de la Société zoologique de France :
L’article complet peut être téléchargé à l'adresse suivante : https://blaireau-et-sauvage.org/docs/SZF145(4)BLAIREAU.pdf
Titre : Heure d’émergence des blaireaux européens de leurs terriers au cours de l’année en Meurthe-et-Moselle suivie par caméra-piège
Résumé : Les Blaireaux européens (Meles meles) sont généralement décrits comme des animaux nocturnes qui ne sortent de leurs terriers qu’à la nuit tombée ; des sorties avant le coucher du soleil pouvant éventuellement avoir lieu en été lorsque les nuits sont courtes. À cette période, l’heure d’émergence est alors souvent décrite comme corrélée au coucher du soleil.
Partant de constatations personnelles contradictoires avec cette description, nous avons étudié l’heure d’émergence des blaireaux en Lorraine en réalisant un suivi de 5 clans de blaireaux par « caméra-pièges ».
Cette étude montre que l’heure d’émergence du terrier est globalement stable au cours de l’année, même si elle peut être différente entre les clans. Aucune corrélation avec le coucher du soleil n’est trouvée. De plus, au printemps et en été, une émergence des blaireaux avant le coucher du soleil est très fréquente. De début mai à fin juillet, plus de 80% des sorties se font avant le crépuscule, et le sont quasiment toujours en juin. À cette période, celle-ci intervient plus de 30 minutes avant le coucher du soleil dans plus de la moitié des cas. Dans certains clans, l’heure d’émergence a même lieu régulièrement plus d’une heure avant le coucher du soleil.
Ces résultats diffèrent donc de la plupart des études, somme toute assez peu nombreuses et assez anciennes, ayant traité le sujet. Nous expliquons cela en partie par la méthode d’étude non-invasive qui n’entraîne pas de stress chez les blaireaux par rapport à des blaireaux capturés pour être équipés de colliers-émetteurs ou maintenus en captivité, mais surtout par l’absence de persécutions d’origine humaine depuis au moins 10-15 ans sur notre zone d’étude. Les blaireaux sont alors moins « craintifs » et n’attendent donc plus la « sécurité » de la nuit pour sortir de leurs terriers.
On vous partage aujourd'hui une petite vidéo d'animation bien sympathique dénichée sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=R5dg0MQtU1g
Il a neigé, ces derniers jours, sur une partie de la France. Quelle conséquence sur les blaireaux ?
Quand il y a de la neige et qu’elle empêche l’accès à la nourriture, les blaireaux ne sortent qu’assez peu de leurs terriers, ou y restent même. Ils peuvent réduir leur activité, mais n’hibernent pas.
Dans le Nord de l’Europe et en Russie où la neige et le gel persiste plusieurs mois, les blaireaux vivent uniquement sur leurs réserves de graisse. Ils peuvent ainsi doubler leur poids à l’automne et atteindre 20 à 30 kg ! Au printemps, ils seront bien amaigris.
A l’inverse, dans le Sud de l’Europe où il n’y a pas de neige, les blaireaux ne prennent généralement pas de poids à l’automne.
En France, la prise de poids automnale est souvent réduite à quelques kilos au maximum.
2020 touche à sa fin…
Un grand merci aux 1 313 personnes qui suivent notre page facebook, et à tous ceux qui nous soutiennent :-)
Comme pour beaucoup d’associations, cette année particulière a un peu perturbé nos activités et certains projets ont dû être reportés. Mais nous restons motivés et on se retrouve en 2021 pour continuer nos actions sur le blaireau afin de mieux connaître cet animal, le faire connaître, et le protéger !
Calendrier « blaireau » 2021 toujours en vente au prix de 15€ : https://www.blaireau-et-sauvage.org/boutique.html
Nous soutenir : https://www.blaireau-et-sauvage.org/soutenir.html
Tous les clans de blaireaux ne sortent pas de leurs terriers à la même heure. Sur une de nos zones d’étude en Meurthe-et-Moselle, l’heure moyenne de sortie varie, selon les clans (n=19), entre 19h55 et 21h31 (heure d’été) avec une moyenne à 20h43.
Pourquoi tous les clans ne sortent-ils pas à la même heure ? Pour le moment, nous n’avons pas trouvé d’explication satisfaisante… mais nous continuons à chercher ;-)
Pour beaucoup de naturalises, les blaireaux attendent la tombée de la nuit pour sortir de leurs terriers. L’heure de sortie est ainsi corrélée avec le coucher du soleil. C’est ce qui avait également été montré dans plusieurs études passées. Ce comportement est probablement dû au fait que les blaireaux attendent la « sécurité » de la nuit.
Mais lorsque les blaireaux ne sont ni chassés, ni dérangés, ils n’attentent plus nécessairement qu’il fasse sombre pour sortir et ils émergent en moyenne à la même heure toute l’année.
C’est ce que nous avons pu montrer sur une de nos zones d’étude. Les résultats de ce suivi seront publiés très prochainement. En attendant, voici un graphique issu de cette publication :-)
Les calendriers viennent d’arriver de chez l’imprimeur, les supports en chêne sont prêts :-) Les envois vont donc commencer dans les prochains jours !
Vous n’avez pas encore commandé votre calendrier ? C’est toujours possible, au prix de 15€ (frais de port compris) via notre boutique : https://blaireau-et-sauvage.org/boutique
Ou bon de commande « papier » : https://blaireau-et-sauvage.org/docs/bon-de-commande-blaireau.pdf
Toujours sympa de voir les blaireautins jouer, parfois même avec les adultes ;-)
Lorsqu’ils sortent pour la première fois du terrier, âgés d’environ deux mois, ils ressemblent déjà beaucoup aux adultes, en miniature. Les bandes noires et blanches de la tête apparaissent d’ailleurs dès la 4e semaine de vie.